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L’impact de la crise sanitaire sur l’immobilier de luxe en montagne

Même si la crise due au Covid-19 a d’importantes répercussions économiques et sociales, on ne devrait pas s’attendre à une baisse considérable des prix des prestigieuses stations dans les Alpes françaises, estiment les experts de Cimalpes.

Le statu quo du rapport de force acheteur-vendeur

Les données que nous fournit le réseau d’agences Cimalpes montrent que l’immobilier de luxe en montagne fait partie des secteurs qui résistent le mieux à la crise économique engendrée par la pandémie de Covid-19. Par exemple, entre le 14 mars et le 22 avril, à Courchevel et Méribel mais aussi Saint-Martin-de-Belle-Ville, Val-d’Isère ou encore Megève, les acheteurs négocient pas ou peu les prix des bien en vente, illustrant le maintien d’un certain équilibre du rapport de force avec les vendeurs.

La majorité des acheteurs s’intéressent à des biens d’une valeur comprise entre 800 000 et 2 000 000 € et seulement 10 % à des biens de plus de 2 000 000 € ; les rares qui négocient les biens les plus chers sont donc peu nombreux et misent vraisemblablement sur le fait que certains vendeurs auront rapidement besoin de liquidités.

immobilier en montagne

Les raisons de la résilience de l’immobilier de montagne

Si la crise touche durement de nombreux secteurs, comme la restauration, l’événementiel ou la culturel, le marché de l’immobilier de niche affiche, lui, une certaine résilience. Cela s’explique notamment par la stabilité de la demande. Car pandémie ou pas, les stations des Alpes françaises, desservies par différentes routes et autoroutes, gardent tout leur prestige, leur attractivité. Cette attractivité est d’autant plus forte que, après les confinements et diverses mesures sanitaires qui ont été imposés depuis quinze mois, les refuges de montagne sont plus que jamais des lieux d’évasion prisés de nombreuses familles.

Les perspectives de la crise sanitaire sont prometteuses, grâce notamment à l’accélération de la campagne vaccinale et au retour progressif des touristes. Mais l’immobilier de montagne ne s’appuie pas que sur la demande française, mais aussi sur les demandes britannique et européennes, lesquelles, notamment depuis la ratification des modalités du Brexit, ont suffisamment de poids pour permettre aux professionnels de compenser une éventuelle baisse des prix due aux restrictions sanitaires dans certains pays ou à une hypothétique diminution des vols long-courriers.

Par ailleurs, l’investissement locatif occupe une place centrale dans nos stations. En ces temps difficiles, ce ne serait pas exagéré que de dire que l’investisseur ne connaît pas la crise : ses revenus locatifs lui permettent d’attendre la bonne période pour une éventuelle revente.

Les perspectives de l’immobilier de montagne

A plus court terme, les mesures sanitaires encore en vigueur peuvent être bénéfiques pour le marché de l’immobilier. Si de nombreuses familles ont bien l’intention de prendre le large en été, la plupart opteront pour des destinations françaises, notamment celle de montagne où l’air est frais et les possibilités de découvertes et d’activités sportives nombreuses.

On s’attend par ailleurs à ce que de plus en plus d’acteurs de l’immobilier de montagne adoptent le yield management. La méthode, connue pour son pragmatisme, est déjà largement en pratique dans l’hôtellerie et les transports. Elle consiste à adapter les prix des chambres d’hôtel ou des billets de train ou d’avion à la demande et à la période. A son tour donc, l’immobilier de montagne devrait connaître, avec la généralisation de ce système, des gestions tarifaires vouées à évoluer en permanence.

La sortie de crise a beau être proche et l’immobilier de montagne être résiliente, il n’empêche que la crise due au Covid-19 laisse des traces, dont notamment la disparition probable de certains opérateurs britanniques spécialisés dans les séjours au ski. Prenant aussi en compte les incertitudes sur les réalités du « monde d’après », les experts estiment que le modèle anglo-saxon de loyers garantis laissera place à celui de la gestion locative à la semaine ou à tout le moins à un modèle mixte.

L’immobilier locatif n’aura pas attendu le déconfinement pour repartir de plus belle. Les perspectives sont encore plus prometteuses pour l’hiver prochain, une période au cours duquel les stations sont d’ores et déjà prêtes pour accueillir vacanciers et acheteurs potentiels.

En somme, avec le ciel qui s’éclaircit sur le front sanitaire, et ce même si on est encore loin des « jours heureux », on devrait s’attendre à ce que des acquéreurs négocient davantage de biens dans les Alpes comme ailleurs sur le territoire national.

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