Quels effets à court et à long terme COVID-19 aura sur le marché de la location touristique ? Bien que personne ne puisse voir dans l’avenir, nous savons que l’histoire se répète souvent. En examinant ce que nous savons de cette crise et de ce qui s’est passé lors des récessions précédentes, découvrez sur ce qu’il adviendra du marché de la location de vacances à court terme après la crise actuelle et sur la façon dont le gouvernement local peut se préparer au mieux.
Où sommes-nous actuellement?
COVID-19 a entraîné des restrictions de voyage généralisées et des restrictions commerciales non essentielles. En conséquence, le nombre de nouvelles réservations de location à court terme effectuées en mars et avril a diminué d’environ 50 % par rapport aux mois précédents. Environ 85% des réservations existantes pour cette même période ont été annulées. Cependant, le nombre d’unités de location à court terme disponibles à la location à Paris et en province n’a pas vraiment changé depuis immédiatement avant la crise. Dit simplement, les hôtes de location à court terme peuvent souffrir maintenant et bloquer sélectivement leurs calendriers pour se conformer aux commandes locales de séjour à domicile, mais ils ne jettent pas leurs serviettes et ne suppriment pas leurs annonces.
Que se passe-t-il ensuite ?
Il ne fait aucun doute que COVID-19 a mis l’économie à rude épreuve et porté un coup dur aux hôtes de location touristique à travers le pays et le monde. Cependant, nous n’avons pas constaté de baisse significative des annonces de location à court terme. Cela indique en quelques sortes que le marché est beaucoup plus résistant que l’opinion populaire ne le suggère.
Pour les hôtes professionnels, une grande partie de la résilience est une cause directe de niveaux sans précédent de mesures de relance gouvernementales, qui, entre autres, permettent aux hôtes français de location à court terme de profiter de nombreuses mesures d’allègement, notamment des subventions aux petites entreprises.
Pour les hôtes occasionnels, l’engagement apparent de continuer à participer à l’économie du partage est motivé par une pure nécessité. Plus précisément, alors que les hôtes occasionnels en location à court terme perdent leur emploi ou sont confrontés à des réductions de salaire, ils peuvent de plus en plus se tourner vers un complément ou un remplacement de leurs revenus en louant un espace supplémentaire où qu’il se trouve.
Bref, les retombées économiques de la crise du COVID-19 vont probablement augmenter le nombre total de locations à court terme, qui est déjà élevé, à moyen et long terme.
Impact communautaire dans un monde post COVID-19
La plupart des économistes pensent qu’il faudra un certain temps avant que l’emploi et certains secteurs, comme le commerce de détail et la restauration, ne se remettent complètement de la crise actuelle. Par conséquent, la demande de logements locatifs abordables à long terme augmentera.
Les impacts des locations à court terme sur le caractère et la qualité de vie du quartier sont également susceptibles de s’exacerber dans un monde post COVID-19. Les voyageurs sont susceptibles de minimiser leurs dépenses de vacances individuelles en entassant plus de personnes dans chaque location à court terme.
Enfin, les collectivités locales seront probablement plus confrontées financièrement à la sortie de la crise qu’elles ne l’étaient auparavant. Si l’histoire est un guide, les gouvernements locaux seront donc contraints de maximiser les recettes fiscales et de s’assurer que tous les opérateurs de location à court terme paient leur juste part, obtiennent des licences commerciales et opèrent généralement de manière à profiter à l’ensemble de la communauté. Ces pressions seront particulièrement aiguës dans les collectivités où les coûts de logement sont élevés, la main-d’œuvre importante du secteur des services et les économies tributaires du tourisme.
Les règles de Paris pour restreindre les opérations de location saisonnière
En France, les autorités parisiennes ont remporté une dernière contestation judiciaire dans le but de restreindre l’utilisation des propriétés dans la capitale française pour les opérations de location à court terme.
La plus haute juridiction de France, la Cour de cassation, a jugé que les réglementations destinées à entraver les effets des sites de location à court terme sur le marché immobilier étaient « proportionnées » et conformes au droit européen.
La plus haute juridiction d’Europe, la Cour européenne de justice, a également statué en faveur de Paris en septembre dernier, mais a demandé aux tribunaux français d’évaluer certains des détails spécifiques du règlement. Pour faire face à la pénurie de logements, la ville de Paris a rendu obligatoire l’enregistrement fiscal pour les propriétaires d’appartements et a limité ceux qui louent leur résidence principale à 120 jours maximum par an.
Les règles pour les propriétaires de résidences secondaires sont plus restrictives
Afin de louer un bien meublé pour moins d’un an aux voyageurs, les propriétaires doivent demander aux autorités locales l’autorisation de modifier l’utilisation enregistrée de l’espace. Ils sont alors tenus d’acheter une propriété commerciale d’une taille équivalente ou supérieure et de la convertir en logement à titre de compensation.
Tous ces éléments, y compris le mécanisme de compensation, ont été jugés légaux jeudi. La décision signifie que la ville pourra reprendre ses actions en justice contre 420 locataires qui ont été condamnés à une amende de 50 000 euros chacun pour avoir enfreint les règles.
Le renforcement des restrictions devrait s’appliquer aux destinations touristiques populaires à travers le pays qui ont une forte présence, comme Paris, Lyon et Bordeaux, tandis que les autorités ont récemment interdit les locations à court terme à Nice pendant les vacances de février, pour ensuite annuler leur décision.