Les femmes prennent activement part aux activités économiques depuis des années et ce, dans des domaines variés. C’est ce que l’on constate entre autres dans le domaine de l’immobilier. Même si leurs salaires sont en moyenne inférieurs à ce que touchent leurs homologues masculins, elles représentent une part non négligeable des acquéreurs de biens immobiliers. Entre détermination, pragmatisme et sens des affaires, les femmes mettent les bouchées doubles pour concrétiser leur rêve : avoir leur propre toit.
Au moins 33 % des acquéreurs en solo en 2021 sont des femmes
Pour réaliser leur projet, certaines personnes y vont seules. Elles se renseignent sur les biens immobiliers disponibles dans la localité qui les intéresse mais aussi sur les avantages fiscaux potentiels ou encore sur les possibilités en matière de crédit bancaire. Parmi ces acquéreurs « solos », on retrouve de nombreuses femmes, qui représentent aujourd’hui environ la moitié des emprunteurs, contre un tiers en 2017. Si toutes les catégories d’âge sont représentées, ce sont surtout les moins de trente ans qui sont les plus promptes à franchir le Rubicon.
En 2020, le nombre de femmes ayant acquis un bien immobilier en solo a augmenté de manière significative. L’année dernière en effet, elles représentent 40 % des acquéreurs en solo, contre 35 % en 2019. Cette soudaine envie de passer de la location au statut de propriétaire s’explique en partie par le contexte des restrictions sanitaires : pour les femmes avec des enfants plus particulièrement, avoir leur propre toit devient ainsi une priorité absolue. Même si la crise sanitaire n’est pas encore terminée, le contexte est radicalement différent en 2021. La part des femmes parmi les acquéreurs en solo retrouve son niveau d’avant la pandémie : 33 %.
Mais si le nombre de femmes qui se lancent dans un projet immobilier est en léger recul par rapport à 2020, c’est aussi parce qu’elles appréhendent l’évolution du marché de l’immobilier. Elles ont beau avoir toute la détermination du monde, quand les prix de l’immobilier et les taux d’intérêt sont en hausse et que cela peut compliquer leur capacité à financier leur projet, elles y réfléchissent à deux fois avant de se lancer.
La détermination des femmes pour avoir leur propre toit
74.19 % des femmes qui se lancent seules dans un projet immobilier sont des primo-acquéreurs, contre 73.89 % l’année dernière. La nette progression de la primo-accession s’explique notamment par le rôle actif que jouent les moins de trente ans, qui représentent 23.18 % des acquéreurs contre 22.51 % en 2020 et 20 % en 2017.
88 % des femmes qui se lancent dans un projet immobilier s’intéressent avant tout à une résidence principale dans laquelle elles souhaitent vivre. Seulement 9 % ont l’intention d’investir dans du locatif – alors que 15 % des acquisitions réalisées par les hommes en 2021 le sont dans le cadre d’un investissement locatif.
Qui sont ces femmes ?
Les célibataires représentent une part importante des femmes qui se lancent seules dans un projet immobilier. Malgré tout, leur nombre tend à diminuer ces dernières années. Elles représentent aujourd’hui 78.34 % des acquéreurs contre 82.36 % en 2017. A titre de comparaison, environ 90 % des acquéreurs masculins sont des célibataires. La part des femmes divorcées est quant à elle en augmentation : ces dernières représentent aujourd’hui 20.14 % des acquéreurs. Les veuves sont ultra minoritaires, réalisant seulement 1.52 % des projets immobiliers.
En ce qui concerne la typologie des biens immobiliers, les femmes orientent leur projet en majorité vers les appartements, même si elles sont un peu moins nombreuses que leurs homologues masculins à le faire. Si les acquéreurs, hommes ou femmes, ont toujours été nombreux à privilégier des logements anciens, la tendance commence à s’infléchir légèrement.
Par ailleurs, les femmes acquéreurs achètent globalement autant de biens avec travaux que leurs homologues masculins. Les montants de leurs acquisitions sont cependant généralement plus importants que ceux des opérations réalisées par des hommes.
Autre donnée qui mérite d’être soulignée : les revenus de ces femmes sont pour la plupart inférieurs à ceux des acquéreurs masculins. L’écart salarial est plus exactement de 11.48 en moyenne en 2021. S’il est encore important, cet écart est en baisse puisqu’il était de 17 % l’année précédente. On relèvera d’ailleurs qu’avoir des revenus moins élevés que ceux des hommes ne décourage pas les femmes, lesquelles sont à même de constituer un apport plus conséquent – 10.13 % de plus que leurs acquéreurs masculins.
Les femmes ont beau avoir une grande détermination dans la réalisation de leur projet, l’écart de revenus constitue dans certaines situations un obstacle. C’est le cas notamment quand elles souhaitent créer une épargne ou qu’elles veulent souscrire un crédit : les banques leur accordent en moyenne des montants 10 % inférieurs à ceux accordés aux hommes. Et l’écart se creuse en termes de montant de crédit bancaire : les femmes obtiennent en 2021 en moyenne un crédit de 20 000 € de moins que celui accordé aux hommes, contre 16 000 € l’année précédente. Les prêts à taux zéro permettent cependant aux femmes d’étoffer leur financement quand, ce qui arrive bien souvent, les emprunts bancaires ne suffisent pas.