Les grandes fortunes sont on ne peut plus friandes du private equity. Avec le capital-investissement, elles consacrent une partie de leurs capitaux au rachat ou au développement d’entreprises non cotées. Leur objectif : créer une valeur ajoutée puis céder les parts au bout de quelques années, avec à la clé un gain considérable de capital.
Le private equity, premier placement des grandes fortunes françaises
L’Association française des family offices ou AFFO publique chaque année un baromètre permettant d’avoir un aperçu sur les choix d’investissements des familles et des bureaux de gestion de patrimoine ou de grande fortune en France. Les données issues de ce baromètre annuel indiquent en l’occurrence un engouement croissant des plus riches pour le capital-investissement. 21 % d’entre eux privilégient en effet le private equity, dont 12 % via des investissements directs – en hausse de 1 point par rapport à l’année précédente – et 9 % via des fonds.
Vient ensuite l’immobilier, un domaine dans lequel investissent 17 % des grandes fortunes – dont 15 % en immobilier d’investissement et 2 % par le biais de sociétés civiles de placement immobilier ou SCPI. Les personnes ou entités qui misent sur les actions cotées restent nombreuses et représentent 16 % des grandes fortunes hexagonales – leur part est cependant en recul de 6 points par rapport à l’année précédente. L’assurance-vie continue elle aussi d’attirer une part non négligeable – 13 %, un niveau stable – des plus riches.
Il est également intéressant de relever que la dette cotée est en hausse de 2 points, avec des taux de 7 %. Une hausse, de 3 points, s’observe également pour les actifs tangibles comme les forêts, les vignobles ou le foncier agricole, avec des taux de 4 %. La hausse se limite cependant à 1 point pour la dette non cotée et la philanthropie.
Le rôle déterminant de la loi Pacte
Les plus riches privilégient le private equity parce que ça rapporte, d’autant que cette forme d’investissement tire profit de la loi Pacte. Le texte permet notamment aux épargnants de loger dans leur contrat d’assurance-vie en unités de compte des FIA ou fonds d’investissement alternatives. Les fonds professionnels de capital-investissement ou FPCI font partie de ces FIA. Mais pour pouvoir les loger dans un contrat d’assurance-vie, ils doivent être constitués d’au moins de titres non cotés – ce qui représente une avancée notable puisque la législation antérieure exigeait 10 % de titres non cotés.
Si certaines voix mettent davantage en avant le fait que la loi Pacte profite avant tout aux grandes fortunes – un argument en partie fondé puisque pour qu’un contrat d’assurance puisse se constituer à moitié de FIA, il faut mobiliser au moins 100 000 € – il est intéressant de rappeler que l’objectif reste de l’orientation des épargnes dans les petites entreprises. En pratiques, les fonds de private equity aident des entreprises non cotées avec des besoins de croissance, de transmission ou de redressement.
Le niveau de performance des acteurs français du private equity
Les performances des personnes et entités françaises en pointe dans le capital-investissement sont prometteuses. C’est ce qui ressort de l’étude annuelle réalisée par France Invest et EY, qui fait état d’un rendement net de 11.2 % sur quinze ans et d’un niveau de performance autour de 10 % depuis 2014. On constate, année après année, que le niveau de performance du private equity français depuis celui de toutes les autres classes d’actif de long terme, explique Dominique Gaillard, président de France Invest. Il existe cependant certaines contraintes non négligeables. Il faut par exemple un délai de huit à dix ans pour pouvoir débloquer les opérations. Mais si les fonds du capital-investissement sont versés dans un contrat d’assurance-vie, l’assureur garantit la liquidité desdits fonds. En cas de décès de l’assuré, non seulement les titres reviennent de droit aux héritiers mais ces capitaux sont exonérés de frais de sortie.